Provenances des collections : aide à la description et au signalement

Provenances des collections : aide à la description et au signalement

Hébergées par BiblioPat, les pages Provenances sont distinctes du contenu créé par les adhérents de l'association, ce qui explique qu'elles soient accessibles librement.

admin sam 08/11/2014 - 15:50

Provenances - Introduction

Provenances - Introduction

Provenances - Introduction

 

Régulièrement, les bibliothécaires et archivistes se posent la question : « comment mutualiser nos données de provenance ? ». La problématique n’est pas nouvelle, et de beaux projets voient le jour dans le monde entier, notamment en France grâce à l'Equipex Biblissima.

Les échanges de 2012-2013 sur la liste de discussion BiblioPat ont été à l'origine d'une réflexion commune, menée par diverses bibliothèques de juillet 2013 à janvier 2015, réunies à l'initiative du Ministère de la Culture (cf. infra). L’enquête envoyée par ces bibliothèques sur la liste BiblioPat a en effet montré que ces préoccupations sont partagées ; il est possible de  consulter :

Nous avons donc spécialement conçu de la documentation, à partir de nombreuses ressources existantes, afin de réaliser ce qui pourrait être une première étape : harmoniser nos pratiques de description au niveau national.

Des tentatives similaires ont été conduites ou sont en cours à l'étranger, nous y faisons référence le cas échéant. En mars 2015, la section Rare books and special collections de l'IFLA a organisé avec le CERL et l'ERC Booktrade15th un séminaire consacré à la question de la fédération des données de provenance. Les présentations des intervenants sont disponibles sur le site du CERL. Vous pouvez lire également le billet des BVH.

Ces propositions sont évolutives, et sont appelées à tenir compte des avis ou des besoins que vous pourrez formuler. Nous sommes par ailleurs conscients que la part des exemples est légère, mais nous vous conseillons de vous référer aux bases spécialisées en ligne. Le site BiblioPat vous permet de collaborer à ce travail, soit en postant un commentaire, soit en utilisant le contact :

provenances@bibliopat.fr

 


La documentation proposée sur les pages suivantes a été conçue par : Lionel Chénedé (Bibliothèque du Ministère des Affaires étrangères), Béatrice Delestre (Bibliothèque de l’Institut de France), Monique Hulvey (Bibliothèque municipale de Lyon), Fabienne Le Bars (Réserve des livres rares, BnF), Nathalie Rollet-Bricklin (Bibliothèque Sainte-Geneviève), Jérôme Sirdey (alors au service CCFr – BnF) et Christophe Vellet (Bibliothèque Mazarine).

A partir des réflexions menées avec : Guillaume Champion (Pôle Patrimoine - SCD du CNAM), Pierre-Emmanuel Guilleray (Bibliothèque municipale de Besançon), Claire Haquet (Bibliothèque municipale de Nancy), Clément Pieyre (Bibliothèque de la Cour de cassation), Elisabeth Prost (Médiathèque de l’agglomération de Montpellier), Olivier Thomas (Bibliothèque de l'Institut de France), et Marie-Claire Waille (Bibliothèque municipale de Besançon).

Expérimentation avec SKOS/RDF réalisée grâce à Etienne Cavalié (responsable du département Système d'information documentaire, SCD Nice Sophia Antipolis).

Les bibliothèques ayant répondu à l’enquête sont par ailleurs de nouveau vivement remerciées, ainsi que les personnes rencontrées, ou actuellement consultées : Matthieu Bonicel (BnF-Biblissima), Annie Charon (Ecole nationale des chartes), Jean-Marie Feurtet (Calames, Abes), Maria Luisa Lopez-Vidriero Abello (Bibliothèque du Palais royal de Madrid), Florent Palluault (alors au Bureau du Patrimoine – SLL), et Anne-Marie Turcan (IRHT-Biblissima).

Merci aux bibliothèques qui ont hebergé nos réunions et prêté le matériel informatique nécessaire : la Bibliothèque Mazarine, mais aussi la Bibliothèque de l’Institut de France, la Bibliothèque de la Cour de cassation, et la Bibliothèque Sainte-Geneviève.

Tous nos remerciements également à nos directeurs qui ont permis ces rencontres de travail, à Florent Palluault et Pierre-Jean Riamond (Bureau du Patrimoine – SLL), Julie Ladant (DISTRD), sans oublier l’association BiblioPat et son webmestre, Florent Palluault, qui, grâce à ce site Internet, permet dès à présent une large diffusion, mais surtout de poursuivre le travail sur un mode collaboratif.

Juillet 2013 – Janvier 2015 (MAJ mai 2015)

Béatrice Delestre sam 31/01/2015 - 12:53

Description et signalement des provenances - propositions pour une méthodologie commune

Description et signalement des provenances - propositions pour une méthodologie commune

Avant de se plonger dans la documentation elle-même, précisons que pour décrire les provenances, il convient de s’intéresser à 4 aspects indissociables :

  • Le possesseur (autorités personnes physiques ou morales)
  • La description de la marque, en précisant son emplacement
  • La description du document porteur de la marque
  • La fourniture d’une image de la marque, en détail, mais également dans son contexte

Cette réflexion concerne la description des marques présentes tant dans les imprimés que les manuscrits.

L’angle d’approche proposé est lié à la démarche du catalogueur, puisque en tant que bibliothécaires c’est prioritairement par ce biais que nous sommes confrontés aux provenances lors du signalement de nos collections.

Il convient par ailleurs de garder à l'esprit que l'objectif de ce travail de signalement est, autant que la valorisation des collections, la possibilité d'enrichir les axes de recherches en décrivant les relations, notamment entre possesseurs (voir quelques exemples de relations).

 

1. Le possesseur

1.1. Définitions

Quelques définitions, même un peu formelles, sont nécessaires pour éviter les confusions :

  • Possesseur : Personne physique ou morale qui possède un ouvrage à un moment donné
  • Possesseur non identifié : Personne physique ou morale qui n’a pu être identifiée ni par des éléments d’indice de possession présents sur et/ou dans l’ouvrage, ni par des éléments d’information externes
  • Dédicataire : Personne physique ou morale destinataire d’une dédicace
  • Commanditaire : Personne physique ou morale ayant commandé et financé tout ou partie d’un ouvrage
  • Destinataire : Personne physique ou morale recevant un ouvrage à titre gracieux, sans pour autant être dédicataire. Cela peut être lié à un envoi ou à un ex-dono. Le possesseur à l'origine de l'envoi n'est pas nécessairement déterminé
  • Donateur : Personne physique ou morale faisant don d’un ouvrage à une autre personne physique ou morale

Il est donc important de garder à l'esprit qu'une marque, notamment armoriée, n'est pas nécessairement une marque de possession.

 

1.2. Accès

Dans tous les cas, lorsqu'une marque laissée par un possesseur est repérée dans un document, il convient de créer un accès au nom de ce dernier dans la notice bibliographique.

Cette entrée doit être dans la mesure du possible normalisée, et indexée :

  • Chaque établissement peut proposer de normaliser les saisies des noms de ses possesseurs les plus fréquemment rencontrés dans ses collections, ainsi que celles des formulations utilisées, pour les champs en texte libre dans la notice bibliographique (champ 317 pour les imprimés, balises <acqinfo> propriétaire précédent, <custodhist> provenance, sauf producteur (archives) ou institution de conservation, <origination> producteur (archives), <physfacet> attributs reliure, décoration (à distinguer de l’illustration) ou <unitid> ancienne cote, pour les manuscrits). Il s'agit de concevoir une liste, avec par exemple, dans le cas d’un ex-libris manuscrit : forme du nom, citation de la mention, et forme d’autorité retenue. L'objectif serait de faciliter le travail des catalogueurs et d'harmoniser déjà au sein de l'établissement la saisie des informations rencontrées, en attendant que la bibliothèque puisse créer ou récupérer les notices d'autorités concernées.
  • Le nom indiqué en accès (champs 702 personne physique ou 712 collectivité en Unimarc) dans la notice bibliographique doit être suivi du code de fonction (390 : "ancien possesseur" ou "propriétaire précédent", selon l'univers de catalogage).
  • Quant aux notices d’autorité, les besoins et règles de création ne sont évidemment pas les mêmes si la bibliothèque relève du réseau de catalogage de l’Abes, ou si l’on travaille dans une bibliothèque de collectivité territoriale ou privée. Dans ce dernier cas, on ne peut que conseiller de consulter des répertoires nationaux pour importer ou copier la notice, en conservant ses identifiants.
  • Attention, l'indexation auteur n'est pas une indexation sujet (RAMEAU)

Il est souhaitable de se référer aux répertoires ou sites suivants :

Il est vivement recommandé de créer des notices dès lors que nous avons un minimum d’informations, selon les normes en vigueur, dans le cas où la notice n'existerait pas encore.

Pour l'élaboration de toute notice d'autorité, il faut consulter les fichiers d'autorités BnF ainsi que le Manuel UNIMARC Format des notices d’Autorités : deuxième édition revue et augmentée / traduction française par le Comité français Unimarc. Paris : Bibliothèque nationale de France, 2004.

Pour élaborer les vedettes des collectivités rencontrées dans les marques de provenance, il faut consulter la norme NF Z 44-060 : Catalogue d’auteurs et d’anonymes : forme et structure des vedettes des collectivités-auteurs  (décembre 1996), en particulier pour les collectivités religieuses.

Exemples :

  • Séminaire des Carmes (Paris)
  • Abbaye de Saint-Pierre (Solesmes, Sarthe)
  • Monastery of the Visitation (Walmer, GB)
  • Franziskanerkloster (Fribourg-en-Brisgau, Allemagne)

Si plusieurs couvents ont des appelations similaires, il faut inclure leur nom distinctif (BnF) :

  • Couvent des Ursulines du faubourg Saint-Jacques (Paris)
  • Couvent des Dominicaines de Saint-Jacques (Paris)
  • Couvent des Carmes déchaussés de Saint-André (Lyon)
  • Couvent de la Visitation de Sainte-Marie de Bellecour (Lyon)
  • Couvent de la Visitation de Sainte-Marie de l’Antiquaille (Lyon)
  • Couvent de la Visitation de Sainte-Marie-des-Chaînes (Lyon)

Notez qu'il est possible de retrouver facilement le corpus des collectivités religieuses (CORELI) dans le catalogue BnF en cliquant sur Autorités BnF, et en mettant dans la Recherche par mots, à "Toute la notice" : CORELI. Toutes les notices disponibles apparaîtront.

Une notice d'autorité de possesseur doit idéalement comprendre, en plus des éléments cités par la norme et le manuel UNIMARC :

  • Des dates de vie ou a minima une date d'activité
  • Une seconde note (300), qui peut commencer par : "Ancien possesseur", et qui donnera la description de la marque de provenance, et le cas échéant quelques informations sur l'histoire de la bibliothèque du possesseur. En effet, il faut concevoir cette notice comme un réservoir d'informations, qu'on ne trouvera pas ailleurs, et non seulement comme un outil de distinction d'homonymie, comme c'est le cas pour n'importe quelle notice d'autorité.
  • Les champs 810 (source) et 815 (sources consultées en vain), afin d'éviter aux collègues de refaire le même travail de recherche.

1.3. Cas des possesseurs non identifiés :

Les possesseurs non identifiés doivent être signalés, que ce soit lu ou non. Dans ce cas, utiliser la formule : « ex-libris illisible »,

Il convient dans le même esprit d’indiquer la présence d’annotations, que leur auteur ait pu être identifié ou non.

Il existe sur le web des possibilités pour soumettre et partager ses questions :

1.4. Histoire du document :

Précisons ici qu'il est toujours utile de faire les liens entre les possesseurs successifs, ou, si l'on ne peut faire d'hypothèses ou avancer des certitudes, de relever les marques et les noms, si possible dans l'ordre chronologique (dans les zones de notes, puis dans les accès).

 

2. La description de la marque

Idéalement associée à un nom de possesseur, la marque doit être décrite aussi précisément que possible, surtout si l’on ne peut pas en donner une image.

Quatre aspects sont à évoquer : le type de marque, la date (ou période) de la marque, sa description détaillée, et, le cas échéant, la provenance géographique.

2.1. Typologie

Tout d'abord, associé au nom du possesseur, le type de marque doit être précisé. Voir la typologie proposée.

2.2. Datation

Il est parfois difficile de dater une marque lorsque le possesseur n'a pas inscrit de date lui-même. Il est cependant conseillé de donner au moins une période (siècle).

2.3. Détail de la description

2.3.1. Libellé, forme, motifs

  • Il est conseillé de reporter le texte de la marque in extenso. Il est mis entre guillemets. Toute coupe est signalée entre crochets. Les abréviations peuvent être développées entre crochets.

Certaines expressions peuvent être rencontrées plus ou moins fréquemment parmi les ex-libris manuscrits, dont voici les exemples les plus courants.

  • Le contenu de la marque doit être décrit avec soin : armoiries, titulature, signature, chiffre, monogramme, initiale(s), devise, citation, emblème, allégorie, paysage, décor, objet, animaux, signe astral, portrait, lieu, anagramme… Ces représentations et les textes qui peuvent les accompagner apportent à la marque une touche personnelle, qui reflète l’identité de son propriétaire, un trait de son caractère ou de son existence, ses origines, ses passions, son métier sans toujours mentionner son nom.
  • Une marque peut être rectangulaire, ovale, ronde… Cette information mérite d’être relevée.
  • L’emploi de la couleur dans la composition de l’œuvre doit être signalé, au même titre que celui d’un papier de couleur. A titre d’exemple, la gravure peut être exécutée en couleur ou coloriée a posteriori.
  • Le nom du graveur d'un ex-libris, s’il est inscrit, peut être relevé. La consultation du Dictionnaire des dessinateurs et graveurs d'ex-libris français de Jacques-Charles Wiggishoff ou du Dictionnaire critique et documentaire des peintres sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps… d'Emmanuel Bénézit pourra apporter les renseignements utiles sur son activité.

Pour ceux qui veulent aller plus loin, pour la vignette imprimée ou gravée, on peut indiquer :

  • si elle est à claire-voie ou pas, à savoir sans délimitation graphique. A partir du XVIIIe siècle, elles sont de plus en plus souvent cernées par un filet simple, double, triple ou entourées d’un cadre ;
  • les dimensions de l'ex-libris. Dans ce cas, étant assimilé aux estampes, on doit décrire un ex-libris en énonçant sa hauteur puis sa largeur (évaluées en mm) ; la mesure est prise au filet ou sur le bord extérieur quand il y en a un, ou aux extrémités du graphisme s'il n'y a pas de filet ou de cadre.

Une image permet de se passer de ces éléments (cf. le point 4. en ce qui concerne les recommandations relatives à la prise de vue).

2.3.2. Technique et matière

La technique ayant servi à produire la marque doit être signalée : la marque peut être dorée, estampée à froid, peinte, dessinée, manuscrite, gravée, imprimée, au pochoir...

La matière utilisée comme support de la marque doit être identifiée : cuir (préciser la nature, comme pour la description d'une reliure), parchemin, papier, tissu, pièce métallique… Toutefois la matière peut être considérée comme implicite quand il s'agit d'un ex-libris dont le support est majoritairement le papier ou quand elle figure dans l'intitulé même de la marque (ex. : ex-libris sur cuir).

2.3.3. Emplacement

Il faut indiquer l’emplacement de la marque : plat supérieur ou inférieur, dos, contreplat supérieur ou inférieur, page de garde, page de faux-titre ou de titre, fermoirs. Il convient de ne pas omettre les tranches sur lesquelles une inscription manuscrite, des armes peintes, un cachet peuvent être posés. La marque peut également être présentée sous l’imprimatur, le colophon ou dans le corps d'ouvrage. Un ex-libris gravé ou imprimé peut également avoir été fixé sur la couvrure d’un volume.

 

Ces informations intègrent en Unimarc le champ 317, se référer aux Extraits du Manuel de catalogage informatisé des livres anciens, version provisoire.

Pour le choix des balises concernant les mentions de provenance dans les instruments de recherche encodés en EAD, se référer au document réalisé par Jérôme Sirdey.

 

2.4. Provenance géographique

Voir 3. ci-dessous, description du document.

 

3. La description du document

Décrire le document portant la ou les marques de possession peut paraître évident, étant donné que les informations de provenances sont principalement produites lors du catalogage au moment où nous décrivons les données dites d’exemplaire. C'est pourant une nécessité de le rappeler : le possesseur et sa marque ne peuvent être dissociés du document qui a permis de les révéler.

L'origine géographique du document peut être relevée :

  • Le lieu de publication (champ 620)
  • La typologie évoque dans sa dernière partie, consacrée aux provenances déduites, les cas de provenances géographiques. Il peut s'agir des techniques de fabrication des reliures. Ces informations seront relevées par les collègues experts en la matière. Pour les imprimés, la champ 621, lieu et date de provenance, permet de renseigner ces informations (le champ E621 est désormais utilisable dans le Sudoc).

 

4. Les images de la marque

Il n’est pas évident d’illustrer nos traditionnels catalogues. Cependant, le rôle des images de marque est inestimable. Le CERL a lancé une réflexion concernant l’indexation des images, et envisage ainsi de définir les métadonnées indispensables (cf. Workshop du 17 septembre 2014 à Anvers impliquant les chercheurs présents).

Quand bien même il ne serait pas possible de faire un lien d'une image à la notice bibliographique, - laquelle intègre au moins une description en texte libre -, il est indispensable de prendre d’emblée une photographie de la marque, à conserver pour un usage interne à la bibliothèque :

  • vue d’ensemble (tout le plat, toute la page), pour situer la marque dans son contexte,
  • le détail de la marque,
  • les marques des possesseurs prises dans une même vue le cas échéant.

Ces recommandations ne comptent pas se substituer aux bonnes pratiques déjà éditées sur différents sites en termes de numérisation, mais rappelons que le nommage doit être clairement organisé, qu’une échelle (règle graduée) est souhaitée. Les établissements ont d’ailleurs souvent mis en place une nomenclature lors de campagnes de numérisation.

Il convient également d’être vigilant quant à la définition (dpi) et aux formats (consultation, conservation) choisis.

Il peut être imaginé de faire le lien depuis son catalogue vers un serveur où l’ensemble des images serait stocké.

Certaines bibliothèques proposent des solutions intermédiaires, comme l'utilisation de flickr :

Exemple d'une notice du catalogue de la médiathèque protestante de Strasbourg

et de l'image sur leur compte flickr.

Flickr est utilisé également pour diffuser les images de marques non identifiées :

 

Pour les recommandations sur les procédures de numérisation, consultez :


Les pages suivantes donnent accès à la documentation élaborée :

Béatrice Delestre sam 08/11/2014 - 16:48

Vers une typologie des marques partagée

Vers une typologie des marques partagée

Typologie des marques illustrée

 

Une liste des types de marques pouvant être rencontrées, assorties de définitions et d’illustrations est proposée ici.

Cette typologie se présente sous la forme d'une arborescence, proposant une liste de provenances apparentes, à l'extérieur et/ou à l'intérieur du livre, mais aussi une liste de provenances déduites.

Elle est très détaillée et ne pourrait être utilisée telle quelle pour un thesaurus de base de données. Dans l'immédiat, il convient de la considérer pour sa valeur pédagogique ; pour certaines marques, des définitions complémentaires apportent de nombreuses précisions en lien avec l'histoire du livre et de l'ex-libris. Certaines marques ne sont pour l'instant pas représentées, comme les fermoirs, ou encore les marques de chaînes.

Il faut prendre garde à ne pas toujours considérer la marque comme étant l'expression d'une possession. Elle peut également identifier un commanditaire, un dédicataire, un destinataire ou un donateur. Il ne faut pas confondre non plus une marque de possession avec les notes bibliographiques inscrites par des bibliothécaires, libraires...

La description de la marque doit préciser son emplacement : plat supérieur ou inférieur, dos, chasses, chants, éléments décoratifs de la reliure, fermoirs, contreplat supérieur ou inférieur, page de garde, page de faux-titre ou de titre… Il convient de ne pas omettre les tranches sur lesquelles une inscription manuscrite, des armes peintes, un cachet peuvent être posés. La marque peut également être présentée sous l’imprimatur, le colophon ou dans le corps d'ouvrage.

Le contenu de la marque doit être décrit avec soin : armoiries, titulature, signature, chiffre, monogramme, initiale(s), devise, citation, emblème, allégorie, paysage, décor, objet, animaux, signe astral, portrait, lieu, anagramme… Ces représentations et les textes qui peuvent les accompagner apportent à la marque une touche personnelle, qui reflète l’identité de son propriétaire, un trait de son caractère ou de son existence, ses origines, ses passions, son métier, sans toujours mentionner son nom.

La technique ayant servi à produire la marque doit être signalée : la marque peut être dorée, estampée à froid, peinte, dessinée, manuscrite (encre, crayon), gravée, imprimée, au pochoir... La matière utilisée comme support de la marque doit être identifiée : cuir (préciser la nature, comme pour la description d'une reliure), parchemin, papier, tissu, pièce métallique… Toutefois la matière peut être considérée comme implicite quand il s'agit d'un ex-libris dont le support est majoritairement le papier.

Enfin, on a pu chercher à vouloir faire disparaître une marque. Elle est alors grattée, biffée, cancellée, surchargée ou recouverte. Il faut l'indiquer.

Typologie des marques : Référentiel SKOS/RDF. Version du 28/01/2015

 

Objectifs

L'élaboration de la typologie sous cette forme répond à un double objectif :

  • Construire une liste cohérente et utilisable par tous, en respectant les usages actuels.

Cette typologie est avant tout le fruit d'un important travail d'analyse qui a été conduit à partir de nombreuses ressources, parmi lesquelles nous pouvons citer :

Voir aussi la page Ressources.

Le site du CERL renvoie à ce thésaurus multilingue, proposé par le Gemeinsamer Bibliotheksverbund (GBV).

Il existe également d'autres propositions, comme celle du St John's College - Uniersity of Cambridge.

 

  • Associer ce travail de définitions à une réflexion sur l'interopérabilité, par la gestion d'un vocabulaire contrôlé

Nous avons eu la possibilité de tester, grâce à Etienne Cavalié, une transposition en RDF, selon l'ontologie SKOS (voir aussi Wikipedia).

Cette dernière, standard reconnu dans les technologies du linked data (web de données, RDF...), a été proposée car elle permettait de convertir le tableau excel réalisé en un format informatique exploitable par des machines. Elle a par exemple servi à convertir RAMEAU, et est utilisée par le Ministère de la Culture pour l'harmonisation des données culturelles.

SKOS répond aux besoins suivants :

  • Définir un libellé de référence
  • Définir des libellés alternatifs, formes rejetées...
  • Gérer le multilinguisme
  • Gérer l'arborescence : une entrée peut renvoyer à une autre, désignée comme "plus large" ou "plus restrictive"
  • Être inscrit dans les technologies du web des données : chaque concept (entrée) se voit attribuer un identifiant unique sous la forme d'URI
  • Être interrogeable dans des langages standards sur le web
  • Être exploitable dans un contexte de saisie (catalogage) ou de recherche (interface publique), notamment dans son architecture ou encore le plurilinguisme.

Vous trouverez une démarche similaire, visant à proposer un vocabulaire contrôlé concernant les provenances, sur le site de l'American library association (Association of College and research libraries, Rare books and manuscripts section).

Test Provenance sam 08/11/2014 - 17:18

Héraldique pour tous : figures et principes élémentaires

Héraldique pour tous : figures et principes élémentaires

Héraldique, identification, et description des marques de provenances

 

Nous rêvions tous d'un manuel "d'héraldique pour les nuls", qui proposerait comme entrée principale notre vocabulaire courant. Christophe Vellet (Bibliothèque Mazarine), a conçu le document proposé sur ce site dans cet esprit, principalement à partir des planches de l'Encyclopédie et de La Vraye et parfaicte science des armoiries... de Pierre Palliot pour les illustrations d'une part, du Dictionnaire du blason d'Emmanuel de Boos (2001) ainsi que du Précis d'héraldique de Théodore Veyrin-Forrer dans son édition revue par Michel Popoff (2004) d'autre part.

Mode d'emploi :

Ce document tente de permettre une première approche dans l’identification des armoiries présentes parmi les marques de provenance et possession, et la possibilité de donner des éléments de description sans avoir à entrer dans la complexité d’un blasonnement.

Il devrait ainsi faciliter la recherche dans les index héraldiques ou index armorum, classés par motif et figure, et l’enquête en ligne ou dans des CDrom spécialisés, aussi bien en héraldique générale qu’en héraldique du livre.

En conséquence ce tableau est fondé sur une catégorisation visuelle et graphique, non sur les catégories traditionnelles du blason, langage de description des armoiries.

Cependant, celles-ci devront être prises en compte au moment de la recherche sur les index d’armoiries : teintes, soit métaux (or et argent), émaux (autres couleurs) et fourrures (hermine, vair et leurs combinaisons) ; éléments et figures géométriques, à savoir partitions et pièces (respectivement indiquées dans le document "PA" et "PI", uniquement pour vous permettre de les identifier) ; autres figures géométriques, de plus petite taille et mobiles dans l’écu, ou meubles (indiqués "ME" dans le tableau, uniquement pour vous permettre de les identifier).

De la même façon il a été jugé préférable de ne pas aborder, sauf exception, les règles du blasonnement qui constituent en quelque sorte la syntaxe du blason. On donne donc néanmoins quelques indications élémentaires en vue d’ordonner convenablement les éléments de description (divisions de l’écu et combinaisons de divisions les plus simples) notamment lorsque ceux-ci sont partiels.

À partir de là, l’enjeu d’une recherche rapide et efficace réside, pour autant que cela soit possible, dans le repérage de l’élément, des éléments ou de la combinaison d’éléments le moins fréquents ou le plus caractéristiques.

Le corpus est sélectif, même s’il devra pouvoir être complété dans la mesure où la nécessité s’en fera objectivement sentir à l’usage.

Cette sélection s’est opérée selon les critères suivants :

  • les éléments de base,
  • les éléments les plus fréquemment utilisés ;

et, parmi ceux-ci :

  • les termes spécifiques au langage héraldique pour des figures ou motifs visuellement identifiables,
  • les termes du langage courant ayant une acception héraldique spécifique,
  • les figures ou motifs difficilement identifiables,
  • les figures ou motifs cumulant les deux difficultés : identification visuelle et terminologie spécifique.

Ainsi a-t-on choisi par exemple de ne pas y faire figurer la tour ou l’étoile, car elles sont désignées dans le blason par ce mot et représentées de façon tout à fait figurative en héraldique.

Le document est composé d’autant de parties que l’on a établi de catégories graphiques différentes.

En haut de chacune a été ménagée une ligne de remarques générales propres à la catégorie concernée.

Les colonnes donnent les informations dans l’ordre suivant :

  • image
  • terme héraldique
  • définition, caractéristiques
  • renvois : équivalent en langage courant ou terme rejeté (employé pour), synonyme (en héraldique) ; renvois entre entrées d’une même partie ou vers des entrées d’autres parties (voir aussi) ou vers d’autres parties dans leur ensemble (voir) ;
  • note particulière, pouvant notamment indiquer des variantes graphiques et/ou terminologiques qu’on n’a pas jugé utile de présenter et d’illustrer, d’alerter sur un risque de confusion graphique ou iconographique entre deux ou plus de deux figures ou motifs ;
  • mot-clef, terme générique, notamment pour les objets, les animaux et végétaux dont des occurrences peuvent se révéler délicates à identifier avec précision (vocabulaire courant).

Il est recommandé de lire dans son entier une ligne correspondant à une entrée, afin de déterminer son choix en toute connaissance de cause, ou de réorienter sa recherche.

Consulter le document : Héraldique, identification, et description des marques de provenances

 

Remarques générales de langage et d’expression :

On parle d’armes, éventuellement d’armoiries, mais non de blason pour désigner la représentation héraldique d’une personne, d’un couple, d’une fratrie, d’une famille ou d’une personne morale ou collectivité.

Les armoiries doivent s’examiner globalement de l’arrière-plan vers le premier plan, en commençant par le champ ou fond, puis le motif ou la figure principal(e) et son contenu, puis les motifs et figures secondaires ajoutés sur le champ ou fond, ou par-dessus le fond et le motif ou figure principal(e).

Lorsque l’on doit préciser le nombre d’un même motif ou d’une même figure présent(e) sur tout ou partie d’une armoirie (ce nombre n’étant pas à préciser dans le cas d’un « semé » et dans certains autres cas), on exprime ce nombre en toutes lettres, non en chiffres : « deux fasces » ; « trois croissants » ; « six merlettes ».

L’usage des chiffres arabes est réservé à l’indication des quartiers issus de divisions de l’écu : 1, 2, 3, 4 pour les quartiers d’un écartelé par exemple. On dit alors : « au 1, ... ; au 2, ... etc. ou bien, si deux quartiers sont identiques : « au 1 et 4,... ; au 2 et 3,... » par exemple.

Pour une recherche dans un index héraldique, nous nous permettons de rappeler qu'il est conseillé de commencer à chercher par la devise si les armoiries ne sont pas muettes, et par l’élément caractéristique le moins courant.

Dans une notice bibliographique (notes d'exemplaire), si le blason est bien décrit, donner simplement la référence de l'armorial est suffisant (par exemple, pour Mademoiselle de Thévenot : OHR, 254). En revanche, nous conseillons, pour toute base de reliures ou de provenances présentant un modèle de la marque, de donner la description complète (par exemple : D'azur au chevron d'argent, accompagné en chef de deux étoiles d'or et en pointe d'une branche de trois glands du même).

Dans tous les cas, il est préférable de rediriger vers une image plutôt que de formuler un blasonnement hasardeux. Donner des mots-clés (noms des meubles et si possible des couleurs) est aussi envisageable (par exemple, toujours dans le cas de Mademoiselle Thévenot : 1 chevron / 2 étoiles / 3 glands, ou azur / 1 chevron / argent / 2 étoiles / or / 3 glands / or).

Test Provenance sam 08/11/2014 - 17:19

Reliures : au-delà des provenances, une aide à la description

Reliures : au-delà des provenances, une aide à la description

Les documents créés par Fabienne Le Bars (BnF, Réserve des livres rares) faisant référence, bien que susceptibles d'être complétés et d'évoluer, ils sont proposés ici.

Le diaporama illustré sur les reliures courantes et soignées (domaine français) a été mis à jour au printemps 2018.

Test Provenance sam 08/11/2014 - 17:19

Des ressources par centaines

Des ressources par centaines

De très nombreuses ressources imprimées et électroniques viennent éclairer tous ceux qui souhaiteraient identifier une marque de provenance figurant sur un livre.

La biblio-webographie proposée ici présente plus de deux-cents références. Cette liste a été construite à partir de celles mises en ligne par l'Ecole nationale des chartes (Thélème) et la Bibliothèque nationale de France (Base reliures). Elle est évolutive. N'hésitez donc pas à signaler des ressources omises ou nouvelles.

 

Béatrice Delestre sam 08/11/2014 - 17:46

Bases de provenances élaborées par les bibliothèques françaises

Bases de provenances élaborées par les bibliothèques françaises Béatrice Delestre sam 08/11/2014 - 18:00

Actualités du Groupe projet Provenances Biblissima

Actualités du Groupe projet Provenances Biblissima

Le groupe projet Provenances et l'IRHT vous souhaitent une belle découverte de Bibale 

Bibale est la base choisie et revisitée afin de rassembler les données de provenances des bibliothèques françaises : http://bibale.irht.cnrs.fr/

Bibale (2) a remplacé fin juin 2018 la première version de Bibale mise en ligne en mars 2014 par l'IRHT (codicologie).

Le projet Biblissima ne s'interrompt pas pour autant. En plus des derniers développements, à l'automne 2018 sont prévus les premiers imports (données d'imprimés essentiellement) : Bibliothèque de l'Institut de France, Bibliothèque municipale de Lyon, Bibliothèque du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères. D'autres suivront rapidement, parmi les membres du groupe projet ou les bibliothèques ayant participé aux journées de présentation organisées fin juin.

Présentation de Bibale ici.

Toute bibliothèque intéressée peut contacter la bibliothèque de l'Institut de France : bibliothèque [at] institut-de-france ou Hanno Wijsman : hanno.wijsman [at] irht.cnrs.fr

Les chefs de projet, Béatrice Delestre et Hanno Wijsman. 8 Juillet 2018


Vous trouverez sur cette page des informations régulières (et leur archivage) à propos :

  • des avancées du groupe projet national,
  • de la collaboration internationale,
  • des formations à venir concernant les provenances,
  • des nouvelles ressources à consulter.

 

Données de provenance des collections des bibliotheques francaises

Logo Biblissima

 

 

 

 

Dernière mise à jour : 8 juillet 2018


Archives des nouvelles (depuis novembre 2015) :

1. Avancées du projet national

La réunion de lancement a eu lieu le 20/11/2015. Phase de définition terminée été 2016.

Après de longs mois d'interruption (septembre 2016-avril 2017), un développeur, assisté du Pôle développement numérique de l'IRHT, s'est consacré entièrement à Bibale 2 de début août jusqu'à fin septembre 2017 : résolutions des bugs, améliorations de certaines fonctionnalités, migration des données de Bibale 1 vers Bibale 2.

Le groupe projet a pris le relai dès début octobre 2017, assisté du Pôle numérique de l'IRHT pour finaliser les listes de descripteurs, le formulaire de saisie, les fonctionnalités de recherche.

Une présentation a eu lieu en début d'année 2018 pour tous les membres du groupe projet, suivie d'une phase de tests plus intensive.

Deux journées de présentation (recherche et saisie) ont été organisées pour les bibliothèques intéressées, les 21 et 26 juin, à l'IRHT à Paris.

 

2. Collaboration internationale et projets à l'étranger

Les communications du séminaire CERL - REBIUN qui a eu lieu le 15 mars 2016 à Salamanque, a coordinated approach to recording and searching provenance records and images : moving forward. Part 2, sont disponibles. Celle concernant le projet français a été présentée par Monique Hulvey, de la Bibliothèque municipale de Lyon.

Communication dans le cadre du CERL, à Wrocław, les 29 et 30 septembre 2016 : Early printed books and their owners – the current state of research, catalogues, perspectives. Colloque co-organisé par l'Institut national Ossoliński. Intervention de Monique Hulvey.

 

3. Formations

  • Formation Accolad du 26/11/2015 : Provenances des collections et des fonds patrimoniaux, assurée par Marie-Claire Waille et Pierre-Emmanuel Guilleray, à Besançon.
  • Formation de l'Institut d'Histoire du Livre (Lyon) de juillet 2016 assurée par Monique Hulvey (3 jours) et Béatrice Delestre (1 jour).
  • Médiaquitaine, lundi 5 et mardi 6 décembre 2016 - Bordeaux : Provenances des fonds anciens : utiliser l'héraldique et les bases de provenances, par Valérie Dumoulin (BM de Toulouse) et Béatrice Delestre (Bibliothèque de l'Institut de France). Accueil et préparation: BM de Bordeaux.
  • Décembre 2017, à Chantilly, par le CR2L Picardie (Intervenants : Christophe Vellet et Béatrice Delestre).
  • 21 et 26 juin : Présentation du projet Provenances et de Bibale, et première prise en main.

 

4. Ressources

Béatrice Delestre lun 15/06/2015 - 09:09